

Autodidacte, Stéphanie Ledroit a appris seule la technique du couteau. Utilisée depuis la Renaissance italienne, cette technique sera particulièrement sublimée par Gustave Courbet, notamment dans ses tableaux enneigés. Stéphanie Ledroit fera de cette technique sa marque de fabrique centrale, particulièrement reconnaissable. Grâce à cela, elle recevra de nombreuses récompenses (Salon des Artistes Français, Société des Amis des Artistes Français, 1er prix ADAC, etc.). Ses œuvres font partie d'importantes collections privées à travers le monde.
Mon travail est essentiellement axé sur la solitude. Pas la solitude négative dont nous pouvons parfois souffrir en raison du mépris, de l'abandon, de l'individualisme...
Mais la solitude intrinsèque à l'être humain, nécessaire à son développement en tant qu'être humain. Elle se manifeste sous de multiples formes, dont trois sont invitées dans ma peinture.
La solitude créative, tout d'abord, un état d'introspection qui me permet de ressentir ce que je fais, de me détacher de la simple exécution. L'utilisation du couteau pour créer mes œuvres contribue également à cette perception.
La solitude de mes sujets, ensuite, essentiellement des enfants qui ont cette capacité à ignorer le monde qui les entoure, à créer leur propre bulle. Cette capacité très naturelle qui les conduit à prendre des poses naïves, spontanées, que j'essaie de capturer.
Ils s'imposent ainsi, uniques, sur la toile, en monochrome, avec un arrière-plan peu évocateur réduisant les informations superflues pour se concentrer sur les attitudes.
Enfin, la solitude du spectateur, celui-là même qui se laissera emporter par ce personnage qui lui tourne le dos, vers un ailleurs qui lui est propre.
Ainsi, pendant quelques secondes, quelques minutes, il se retrouve à son tour dans une bulle teintée de souvenirs, de sensations, de rêves...